Le TQO masculin débute dimanche (3 avril) pour une équipe de France en quête d’une qualification olympique depuis 1992. Florian Bruzzo, l’entraîneur des Bleus, dresse un ultime état des lieux avant cet événement « importantissime ».
Florian, à quelques heures du début du tournoi préolympique, peux-tu nous faire un petit bilan de la préparation de l’équipe de France ?
Nous venons de passer cinq semaines ensemble en stage. Ce qui n’était jamais arrivé depuis 2012. Ça a été long, dur en termes d’intensité et de volume de travail. Il a fallu faire avec les petits pépins physiques des uns ou des autres, des pépins inhérents au sport de haut niveau. Mais dans l’ensemble ça s’est plutôt très bien passé !
Vous avez beaucoup voyagé pour cette préparation…
Grâce à notre carnet d’adresses, on est allé successivement en Grèce où nous avons régulièrement affronté le club d’Olympiakos, en Croatie où on s’est entraîné avec le Jug Dubrovnik et enfin au Monténégro où on a effectué notre préparation terminale avec l’équipe nationale.
Et tu es est satisfait du travail accompli ?
Grâce à la présence à mes côtés de Samuel Nardon (entraîneur de l’Olympic Nice Natation venu épauler Florian Bruzzo ces dernières semaines, ndlr), on a pu en tout cas être plus précis dans le travail, aller plus loin dans notre projet de jeu. En particulier sur le plan défensif.
Au point d’aborder sereinement ce tournoi de qualification ?
Sereinement, certainement pas. Je ne dors pas beaucoup depuis plusieurs semaines et les garçons ont, pour leur part, hâte que ça commence. On ressent beaucoup d’excitation, mais pas de sérénité.
La tâche s’annonce compliquée dans ce groupe A considéré comme particulièrement homogène…
C’est vrai que derrière la Hongrie qui est la favorite incontestable de ce groupe, les autres équipes se valent ou en tout cas sont sensées se valoir. La Roumanie, on l’a battue au dernier championnat d’Europe de Belgrade (janvier 2016, ndlr), mais pour la première fois depuis belle lurette. La Slovaquie, on l’a battue en qualification pour les Euro, mais on a perdu contre elle dans un tournoi amical juste après. La Russie a fait très bonne impression à Belgrade et peut se permettre de laisser « à la maison » quatre joueurs de Kazan, finaliste de l’Eurocup et de se passer au dernier moment d’un joueur suspendu pour dopage ; c’est dire le la réserve… Le Canada, on le connaît moins même si on a visionné pas mal de vidéo. Par contre, on sait que Constantin Bicari (qui joue à Marseille) est un excellent joueur…
Avec une telle concurrence, quel sera l’objectif ?
D’abord une place parmi les quatre premiers du groupe pour que l’aventure continue. On ne sera alors plus qu’à une victoire des Jeux (1) et ce sera à la vie, à a mort…
Beaucoup disent que si vous terminez seconds, Rio ne sera plus très loin compte tenu de la composition de l’autre groupe (2)…
Encore une fois il faudra déjà terminer dans les quatre premiers de notre groupe et ce serait une erreur de croire que si on terminait deuxième, l’essentiel serait fait. C’est le travers dans lequel il ne faut pas que l’on tombe !
Venons-en, pour terminer, aux 13 joueurs (3) qui seront du voyage à Trieste et dont tu as donné les noms au dernier moment. On constate juste deux changements par rapport au groupe de Belgrade…
Oui, il n’y a quasiment pas de changement avec l’équipe qui a participé aux championnats d’Europe de janvier dernier. Dans les buts, Billy Noyon « remplace » Jonathan Moriamé, blessé. Il sera le suppléant de Rémi Garsau. « Manu » Laversanne a, pour des raisons personnelles, décidé de quitter le groupe après le match de Ligue mondiale à Nice. Mathieu Peisson en profite pour faire son retour. Pour le reste, on ne change pas une équipe qui… a gagné sa place pour ce TQO.
Propos recueillis par Jean-Pierre Chafes
(1) les vainqueurs des 1/ de finale seront qualifiés pour les JO.
(2) L’Italie et l’Espagne devraient, sauf surprise, terminer aux avant-postes du groupe B devant l’Allemagne et les Pays-Bas qui devraient décrocher les deux autres places qualificatives pour les ¼ de finale. L’Afrique du Sud et le Kazakhstan semblent en effet un ton en-dessous.
(3) Alexandre Camarasa, Ugo Crousillat, Rémi Garsau, Enzo Khasz, Igor Kovacevic, Thibaut Simon (CN Marseille), Michal Izdinsky, Petar Tomasevic (ON Nice), Billy Noyon, Mathieu Peisson (Sète Natation EDD), Mehdi Marzouki, Rémi Saudadier (Spandau Berlin – Allemagne), Romain Blary (Team Strasbourg).