Après une escapade aux Etats-Unis au cours de la saison 2013-2014, où elle avait été chargée de restructurer la natation synchronisée américaine, Julie Fabre a repris les rênes de l’équipe de France en 2015. Une mission qu’elle entend couronner de succès en menant les synchros tricolores sur les podiums internationaux. Rencontre avec une technicienne ambitieuse et déterminée.
Julie, que retiens-tu de l’expérience du duo mixte que tu as vécu en 2015 avec Virginie Dedieu et Benoît Beaufils (quatrième de l’épreuve aux championnats du monde de Kazan, ndlr) ?
A titre personnel, c’est un souvenir fantastique ! Ensuite, sur le plan sportif, je trouve que cela a amorcé une nouvelle dynamique. Il me semble d’ailleurs que les médias ont largement relayé cette première mondiale. A terme, le duo mixte peut permettre à notre discipline de prendre une nouvelle dimension. Il doit également nous aider à pérenniser notre place aux Jeux Olympiques…
La natation synchronisée serait-elle menacée ?
Elle l’est tous les quatre ans ! Disons que les institutions olympiques se posent régulièrement la question de sa présence ou non dans le programme des Jeux.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que la synchro n’est pas assez surprenante.
C’est-à-dire ?
En clair, la synchro n’est pas télévisuelle ! Dans cette perspective, le duo mixte doit nous permettre d’élargir notre audience et d’ajouter un peu de piment dans les compétitions. On l’a d’ailleurs constaté aux championnats du monde de Kazan avec d’impressionnants chassés croisés dans le classement de l’épreuve. Or, aujourd’hui, le Comité international olympique cherche surtout à instiller davantage de dramaturgie dans son programme. Honnêtement, qui ne s’enthousiasme pas devant un revirement de dernière minute ?
Cela implique néanmoins que de petits garçons se mettent à la natation synchronisée.
En effet, c’est une condition sine qua non. On n’en est pas encore au niveau de la danse ou de la gymnastique, mais je suis convaincue que les petits garçons peuvent trouver leur place et s’épanouir dans notre sport.
Virginie (Dedieu) et Benoît (Beaufils) n’étaient-ils pas déçus par leur quatrième place ?
Au début, un peu, mais très vite, c’est surtout l’extraordinaire aventure qu’ils ont vécue qu’ils ont retenu. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont réalisé tous les deux. Franchement, réussir une telle compétition en s’entraînant si peu ensemble, c’est exceptionnel (pendant que Virginie s’entraînait en France, Benoît répétait leur chorégraphie aux Etats-Unis, ndlr).
A sept mois des Jeux Olympiques de Rio, comment se déroule la préparation du duo tricolore ?
Très bien ! Laura (Augé), Margaux (Chrétien) et Estel-Anaïs (Hubaud) s’investissent totalement ! A tel point qu’elles ont monté une nouvelle chorégraphie pour le duo technique en trois jours…
C’est rapide.
Les filles travaillent ensemble depuis plusieurs années (trois ans pour la paire Laura Augé et Margaux Chrétien, ndlr). Désormais, elles se connaissent bien, alors tout va plus vite ! Je sens aussi qu’elles ont envie de progresser dans la hiérarchie mondiale.
Sait-on déjà quel duo sera aligné aux Jeux de Rio ?
Pas encore ! Cette année, nous avons décidé d’introduire une dose de concurrence entre les filles. Mais pour l’heure, ce n’est pas le plus important. Pour l’instant, et c’est vraiment ce que j’ai retenu de mon expérience aux Etats-Unis, il s’agit d’avancer, de trouver chaque jour des raisons de s’enthousiasmer et de progresser !
Recueilli par A. C.
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