A l’instar des stages de natation, les stages d’eau libre s’adressent très souvent à des nageurs aguerris. A ce titre, l’offre de Nage à l’horizon se distingue en offrant du spectacle et des conditions aquatiques rares tout en s’adressant aussi bien aux athlètes expérimentés qu’aux nageurs « loisirs ». Ce que j’ai pu vérifier en participant à un tour pilote en Grèce au sein d’un groupe composé d’un nageur maître (Pascal), d’une plongeuse (Barbara) et d’une nageuse occasionnelle non licenciée (Audrey). L’occasion de confirmer la pertinence d’un concept qui s’adresse au plus grand nombre.
Nous avons rendez-vous ce matin à Adamas, port et ville principale de l’île grecque de Milos, dans les Cyclades, connue pour ses eaux turquoise et ses Venus (qui représentent en réalité Aphrodite). Nous embarquons sur un voilier de 14 mètres sous un soleil printanier. Au programme de la journée, plusieurs sorties en mer de « randonnée nagée ». C’est quoi au juste ce concept imaginé par Olivier Clayer ? Le principe est simple : on visite une côte ou une île, mais en nageant ! Et qu’est-ce que cela représente en termes de rythme ? Environ deux sorties par jour, de 40 minutes à une heure, soit 2 à 2,5 km de natation.
Ce matin, le bateau quitte tranquillement le port. Dès que le vent se lève, le foc et la grand-voile assistent le moteur. Nous cherchons du regard les dauphins, que le skipper a croisés la veille, mais nous n’aurons pas la chance d’en apercevoir. Après une (presque trop) courte croisière de 45 minutes, nous voici au large de la côte nord de l’île, en face d’une enfilade d’arches karstiques. Nous nous mettons à l’eau pour une première et courte mise en jambe. Pour nous guider et assurer notre sécurité, le zodiac nous accompagne.
Mis à part Pascal, nous sommes débutants en eau libre. Nous n’avons pas le réflexe de relever la tête tous les cinq mouvements pour voir où nous allons ! Résultat, le petit groupe s’éparpille rapidement en un joyeux bazar qu’Olivier, à la façon du berger qui regroupe ses moutons, essaye d’encadrer. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance, chacun avance à son rythme dans les eaux d’une clarté quasi infinie. On nage, on s’arrête, on papote, on repart. On alterne crawl, dos, voire brasse pour essayer de cheminer plus ou moins ensemble. A la fin de la balade, ce sont les sourires des participants qui parlent le mieux de cette expérience.
La deuxième sortie sera un peu plus longue : Audrey, moins endurante, n’est pas certaine de parvenir à la boucler, mais nageant à son rythme en compagnie de Barbara, elle y parvient sans peiner réellement : l’eau de mer qui porte, les palmes qui aident et les encouragements d’Olivier viendront sans difficulté à bout de ses inquiétudes. Pour ma part, je sors de l’eau avec une légère brûlure sous le bras (j’ai oublié de mettre de la vaseline et ça ne pardonne pas).
Pour reprendre des forces, les déjeuners se prennent au soleil, sur le pont du bateau. Une cuisine légère et diététique, aux accents de Méditerranée. Un soir, dans un restaurant plus raffiné, un repas amélioré est prévu, qui permet de toucher du doigt la finesse de la cuisine grecque.
Tout au long de ces deux jours, nous allons passer sous des arches de roche, pénétrer dans des grottes, affronter tour à tour des mers agitées et – la plupart du temps – parfaitement calmes, toujours dans la bonne humeur, toujours à notre rythme. Alors à qui, pour finir, se destine l’offre ? A mon sens, elle est très adaptée aux couples sportifs (un des deux peut même tout à fait ne pas nager), mais convient aussi aux nageurs de tous niveaux, ainsi, pour finir, qu’à toute personne en forme physique et nageant correctement le crawl. La possibilité d’utiliser des palmes ou autres accessoires ouvre franchement le spectre des candidats potentiels.
Éric Huynh
Plus d’informations sur www.nagealhorizon.com
Je suis parti avec une petite combinaison torse néoprène (15€ chez Décathlon), des zoomers (palmes courtes de natation), des lunettes de piscine et un maillot de bain de natation. J’aurais dû prendre de la vaseline (erreur de débutant en eau libre). Heureusement, Olivier avait tout prévu. J’aurais aussi pu prendre mon tuba frontal qui m’aurait permis de travailler davantage mon mouvement pendant ces kilomètres nagés (le risque étant de ne plus jamais relever le nez pour vérifier la direction).
« Vous êtes là pour vous détendre et pour ça, vous ne devez pas avoir à vous soucier de la sécurité ! », martèle Olivier Clayer. Détenteur du BESAN, il attache une importance primordiale à la sécurité du groupe. En accompagnant les nageurs en zodiac pendant leur traversée, en proposant à qui le souhaite une petite bouée gonflable qui, à la façon du gilet de sauvetage des avions, se gonfle instantanément quand on tire une poignée et qui ne gêne pas la nage. En recueillant à bord du zodiac tout nageur qui le souhaite (fatigue, crampe, plus envie).